1er janvier 2017 à Bruxelles, il est environ 3h20 du matin quand Benjamin qui s’amusait avec des amis avec des pétards a été interpellé par la Police. Ielles lui ont confisqué ses pétards. Benjamin a demandé à les récupérer car il voulait simplement les ranger et retourner à l’intérieur. La police n’a pas apprécié cette demande et a commencé à tabasser Benjamin. Un ami a lui, outré par ce qu’il voyait a souhaité filmer la scène. Une policière est arrivée dans son dos et l’a empêché de filmer. Une fois que les coups ont cessé, Benjamin a demandé à avoir le numéro de matricule des policiers/policières en leur disait qu’il allait porter plainte. Non seulement la police a refusé mais elle a une nouvelle fois tabassé Benjamin pour qu’il ne porte pas plainte. Un témoin inconnu a filmé la scène de loin, il a été aperçu par la police et plus personne n’a de ses nouvelles à ce jour.
Vendredi 27 janvier à Molenbeek, un peu après 20h, Mehdi (15 ans) et Younes (17 ans) se promènent. La police s’approche des deux jeunes pour les contrôler. Mehdi qui ne trouvait pas assez vite sa carte d’identité selon la police a été giflé. Il a donc pris peur et a pris la fuite. Il a été poursuivi, la police lui a donné des coups de pieds et des coups de genou. Il a ensuite été conduit de force au commissariat sans jamais avoir été interrogé. La police l’a déshabillé, insulté et a eu des propos racistes.
Younes qui avait pris peur également (on le comprend) a profité de la fuite de Mehdi pour se protéger également. Il s’est caché derrière une voiture mais un policier est arrivé et a pointé son pistolet sur l’adolescent. Younes a également été giflé à plusieurs reprises.
Le même jour, vers 22h, un camarade JAC qui attendait son train à la gare de Bruxelles Nord a été témoin de violences policières. Des policiers s’en sont pris à une groupe d’adolescent.e.s. Notre camarade n’a pas vu ce qu’il s’est passé au début mais simplement un enfant d’environ 14-15 ans se faire empoigner et un de ses ami qui tentait de calmer la situation se faire attraper par un policier derrière lui qui l’étranglait avec sa matraque. Notre camarade a filmé une partie de la scène mais la police l’a tout de suite interrompu et a exigé de prendre son identité ce qui est également un abus (« En dehors des cas prévus par la loi, les policiers ne peuvent pas, m’obliger à leur donner ma carte d’identité si j’observe ou filme une opération policière sans troubler l’ordre public. » Obspol). Les policiers ont également demandé à ce que notre camarade efface ses images, ce qu’il a refusé (connaissant ses droits sur ce sujet).
Le samedi 14 janvier, à 19h50, 3 policiers de la zone nord de Bruxelles sont interpellés dans un bar de Schaerbeek. Ils sont en service, en uniforme, armés, ont une voiture avec eux et sont ivres. Des client.e.s choqué.e.s de voir ces agents alcoolisés ont appelé la police.
Le 24 janvier, nous apprenions que plusieurs agent.e.s de police qui accompagnent les personnes expulsé.e.s de Belgique, réserveraient des billets d’avion en classe business et logeraient dans des chambres d’hôtel au prix élevé. Le tout aux frais de l’Office des étrangers, qui ordonne les opérations de rapatriement. Dans certains cas, des agents ont même eu recours à des prostituées ou ont fait des achats en taxfree. Selon le rapport, les responsables du service en question auraient « fermé les yeux sur le comportement inapproprié de collaborateurs à l’étranger ».
Le lendemain (25 janvier), nous apprenions que des agent.e.s de la zone de police Bruxelles/Ixelles auraient racketté régulièrement des commerçant.e.s. Un témoin racontait : « Ielles rentraient chez les commerçant.e.s, consommaient et repartaient sans payer en disant « au revoir » comme si de rien n’était. Si personne n’avait jusqu’ici rien dit, c’était par peur de représailles de leur part. Mais un commerçant, chez qui les deux policiers avaient leurs habitudes depuis le temps de son prédécesseur, a fini par les dénoncer auprès d’un de leurs collègues. Cette présumée victime a expliqué qu’elle essuyait une pluie de procès-verbaux de leur part parce qu’elle avait osé refuser de leur donner un poulet rôti, elle qui leur avait déjà donné de temps à autre, comme son prédécesseur, des jus d’oranges pressées. »
Le soir du 11 février, une marche féministe en mixité choisie (sans hommes cisgenres) était attaquée par la police. L’édition 2017 de la « Reclaim The Night » avait pour but de se réapproprier la rue pendant la nuit contre les violences sexistes. Le départ de la marche était prévu à 20h30. Un peu après 21h, un homme court vers les manifestantes et les attaque à coups de matraque. Il était accompagné de policiers en uniforme qui ont également matraqué les manifestantes. Les marcheuses ont ensuite été bloquées et encerclées. Vers 23h30, toutes ont été libérées à condition de passer par un contrôle d’identité. Le lendemain la police justifiait cette violence en parlant de graffitis qui auraient été faits pendant la manifestation. Il est clair que des graffitis ne justifient aucunement une telle violence.
Pour l’année 2017 et pour la seule région de Bruxelles-Capitale, nous en sommes déjà à 7 faits dont nous connaissons l’existence (nous sommes convaincu.e.s que malheureusement d’autres cas existent mais dont nous ne sommes pas au courant). En décembre 2016 c’étaient des antifascistes qui se faisaient réprimer, tabasser, gazer, des voitures fonçant sur des militant.e.s. Plus tôt en 2016 ce sont de nombreuses rafles et violences envers les sans-papiers qui ont été organisées. En France il y a eu l’été dernier le cas d’Adama Traoré, tué lors d’une interpellation de la police ou celui de Théo il y a quelques jours, tabassé et violé par la police.
Ces violences et abus de la police ne sont pas des cas isolés. Ce sont les résultats d’une politique de plus en plus répressive, sécuritaire, autoritaire et raciste. La police est l’outil institutionnel de l’état ou d’une/plusieurs commune.s pour stigmatiser les populations racisées (en particulier la population musulmane) et empêcher toute contestation sociale (en décembre également, un de nos camarades était interdit de manifester par le seul ordre du commissaire Vandersmissen : pratique illégale).
La police se permet de violenter et d’abuser de son pouvoir car elle jouit d’une quasi impunité. Seule une mobilisation massive contre ces violences et ces abus permettra de les empêcher : en décembre 2016, grâce à la mobilisation de la famille de Moad et des militant.e.s, un policier qui avait tabassé le jeune garçon (âgé à l’époque de 14 ans) a été condamné. Soyons tou.te.s conscient.e.s du pouvoir que nous avons quand nous nous rassemblons. Refusons de laisser croire à la police que tout lui est permis. Ayons le réflexe de témoigner, filmer, prendre des photos, chaque fois que nous sommes témoins d’agissements douteux de la police. Il est temps que la peur change de camp !
Soyons nombreu.x.se.s ce samedi 18 février à 14h place de la Monnaie à l’appel de la campagne stop répression pour dénoncer les violences policières et soutenir Benjamin, Mehdi et Younes dans leur combat.
Soyons également tou.te.s. présent.e.s à la manifestation annuelle du 15 mars (journée internationale contre les violences policières) à 17h00 gare du Nord où nous dénoncerons la répression de plus en plus forte contre les camarades sans-papiers et les rafles organisées pour les attraper.
Seule la lutte paie !
Seule la lutte paie !
Source : JAC