Ce vendredi 20 novembre 2015, le bourgmestre PS de Saint-Gilles Charles Picqué a décidé d’interdire en dernière minute la conférence « Guerres et révolution en Syrie », organisée au Pianofabriek par l’asbl Formation Léon Lesoil.
Les 80 personnes présentes se sont réunies en assemblée souveraine et ont décidé dans un premier temps de tenir la conférence à l’extérieur, malgré la menace policière d’arrêter un organisateur et un intervenant, le seul syrien présent. Mais la police a également empêché la tenue du meeting à l’extérieur. Les participant.e.s se sont alors repliés dans un établissement voisin où ils ont pu organiser la réunion.
Le bourgmestre PS de Saint-Gilles et la police ont ainsi décidé d’interdire un débat unilatéralement, sans aucun contact préalable avec les organisateurs. Cette interdiction ne reposait sur aucune menace ou risque de trouble à l’ordre public, mais simplement sur le thème de la soirée. La conférence organisée par l’asbl Formation Léon Lesoil avait pour but de discuter de la barbarie du régime syrien et de Daesh, du soulèvement populaire en Syrie et de la solidarité à construire avec les courants démocratiques et anticapitalistes d’ici et de là-bas.
Les intervenant.e.s prévu.e.s à la conférence étaient : Joseph Daher, docteur en développement de l’université School of Oriental African Studies (SOAS – Londres), et assistant à l’université de Lausanne, membre de solidaritéS et du Courant de la Gauche Révolutionnaire en Syrie. Sophie Aujean, spécialiste du Moyen Orient à Amnesty International et membre du collectif citoyen « Action Syrie ». Pascal Fenaux, journaliste au Courrier International et membre du comité de rédaction de La Revue Nouvelle. Ainsi que Rhodi Mellek, du comité pour le Rojava (Kurdistan syrien), représentante à Bruxelles du PYD (Parti de l’union démocratique).
La LCR dénonce fermement cette interdiction et considère qu’il s’agit d’une censure et d’une atteinte à la liberté de réunion et d’association.
L’État belge, le gouvernement et les autorités locales veulent enfermer la population chez elle et l’empêcher de débattre, de se mobiliser. La réponse à la terreur de Daesh ne peut être une limitation des droits démocratiques et des libertés.
La LCR invite le mouvement social et la gauche anticapitaliste à refuser les pièges qui nous sont tendus, de l’unité nationale au nouveau tour de vis sécuritaire, en passant par la « trêve » de la résistance sociale. Plus que jamais, il importe de s’interroger sur l’origine de cette violence extrême. Et de comprendre que la seule issue est l’unité des classes populaires et la poursuite de la lutte déterminée contre nos gouvernants et classes dominantes, pour l’égalité et contre les guerres impérialistes.
L’urgence aujourd’hui est démocratique, sociale et écologique !