Ce dimanche 15 mai, à l’appel de l’Union des Bloqueurs, une manifestation contre la Loi Peeters avait lieu dans les rues de Bruxelles. Elle se voulait en même temps l’écho de l’appel international pour une Nuit Debout globale, 5 ans après l’irruption du mouvement des Indignad@s dans l’Etat espagnol. Le collectif pour « Bloquer les 45 heures » en était à sa seconde manifestation après celle du Premier Mai à Bruxelles. Le but du collectif, composé depuis quelques semaines de plusieurs assemblées locales à Bruxelles et en Wallonie (mais pas en Flandre, malheureusement), est de faire monter un mouvement de base dans la société contre la loi Peeters qui vise à déréguler et précariser gravement des pans entiers du monde du travail (horaires ultra-flexibles, contrats zéro heures, intérim à vie, etc). Entretemps, la machine des grandes organisations syndicales s’est mise en marche et un plan d’actions aspire l’énergie des militant.e.s des syndicats, alors que les élections sociales battent leur plein. Dans un tel contexte, en plein milieu du long week-end de Pentecôte, et alors que le blocus approche pour les étudiant.e.s, la manifestation d’hier a eu un succès mitigé. Quelques 200 personnes s’y sont retrouvées, principalement de Bruxelles et de Liège, avec la présence de militant.e.s et d’organisations de gauche comme la JOC, la LCR-SAP, le CADTM, le PSL, ou encore Vonk, des anarchistes, mais pas le PTB. Côté syndical, la CNE et la CGSP-ALR étaient présents avec un petit contingent symbolique. Ce petit patchwork n’était malheureusement pas animé par une grande cohésion (avec quelques tensions autour de la présence de drapeaux pourtant autorisée par les organisateurs/trices) et les médias n’avaient pas fait le déplacement. Les manifestant.e.s se sont arrêtés devant le siège de la FEB et du MR pour dénoncer la politique patronale menée par le gouvernement Michel, avant de terminer en assemblée au Carré de Moscou de Saint-Gilles, qui avait hébergé un temps en 2011 les Indigné.e.s de Bruxelles.
Peu de temps après, d’autres se retrouvaient au Mont des Arts pour une Nuit Debout plus fournie que ces derniers temps, malgré la quasi-absence regrettable des participant.e.s à la manifestation qui s’était terminée à Saint-Gilles. Au programme, des commissions diverses, des assemblées en présence de Hart Boven Hard, des Indignad@s, de la plate-forme contre le TTIP et des débats sur la loi Peeters également…le tout accompagné de l’Orchestre et des choeurs Debouts qui ont enchanté la bonne centaine de participant.e.s à cette Nuit Debout autant bruxelloise qu’internationale.
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Malgré leurs limites, ces mobilisations permettent néanmoins à toute une série de jeunes et moins jeunes, précaires, artistes, belges ou non, de prendre part à la réflexion et à l’action contre la vague austéritaire qui submerge l’Europe et la Belgique. La question reste de voir comment développer l’auto-organisation et la démocratie au sein même des syndicats, ainsi que le regroupement d’un pôle combatif capable d’entraîner de larges couches de la population avec lui, et ce autant en Flandre que du côté francophone du pays. Après ce petit tour de chauffe à la manifestation du 15 mai, toute l’attention est maintenant tournée vers la manifestation du front commun syndical du 24 mai, qui se doit d’être massive. Nous aurons alors une idée plus précise du potentiel présent pour empêcher le vote de la loi Peeters et pour faire vaciller à nouveau sérieusement ce gouvernement Michel-Jambon qui avance au pas de l’oie vers un régime libéral-autoritaire. Mettons-nous debout, ensemble, pour l’arrêter.