Article publié sur le site Tahrir-Icn et traduit par des camarades et ami-es Antifascistes et Libertaires Parisien-nes que nous remercions grandement au passage pour le travail accompli et qui nous décrit une fois de plus très bien, la complicité effective entre l’extrême droite occidentale et le régime totalitaire et sanguinaire de Bachar Al Assad.
–L’article évoque également rapidement les soutiens « d’intellectuels » issus de « Partis de la gauche de la gauche » Européens, Asiatiques, Américains du Nord et du Sud, qui par bêtise, aveuglement et dogmatisme pseudo « anti impérialiste » en arrivent à partager les mêmes vues et opinions à l’emporte pièce que l’internationale de la peste brune Fasciste occidentale, dans leurs soutiens à des régimes totalitaires tels que celui de Bachar pour la Syrie ou celui de Khamenei et son valet le soit disant président « Modéré » Hassan Rouhani pour l’Iran.
A ce propos nous reviendrons prochainement dans d’autre articles sur ces principaux protagonistes et propagandiste pro-dictatures dits de « gauche » et sur ces étranges consensus et porosités « anti impérialistes » des plus malsaines entre cette partie hélas non négligeable d’une certaine « gauche radicale » occidentale qui se veut et se prétend toujours« Altermondialiste » et qui partage les même délires, grilles de lectures et « Analyses » que celle de l’extrême droite. Car si ses thuriféraires ne sont pas très nombreux-ses -ils regroupent principalement quelques dizaines d’individu-es et soi-disant » journaux et sites militants d’informations alternatives » , on ne peut que constater comment leurs pouvoirs de nuisances et de désinformation restent préoccupants, en termes de lutte de classes et de solidarités internationales.
-Syrie : Qui sont les soutiens fascistes d’Assad ?
Le régime d’Assad a gagné le soutien des fascistes et des partis et organisations d’extrême droite nationalistes à travers l’Europe. Ceux-ci incluent le Front National(France), Forza Nuova et Casa Pound (Italie), l’Aube Dorée et le Lys Noir (Grèce), le British National Party (Royaume-Uni) et Renaissance nationale de la Pologne, La Phalange et les Jeunesses polonaises (Pologne).
Ce soutien peut être attribué : au sentiment anti-impérialiste / anti-mondialiste avec une forte focalisation sur les États nationaux (ils pensent que le régime d’Assad protège l’État syrien face à l’impérialisme des États-Unis), l’islamophobie (ils pensent que le régime d’Assad combat les extrémistes islamistes), l’antisémitisme (ils pensent que le régime d’Assad agit en tant que résistant à Israël). L’ensemble de ces croyances repose sur des idées fausses et une reprise non critique des discours du régime [1]. Ces positions sont également partagées (bien que sans l’élément raciste) par des partis de gauche. Une autre raison est probablement leur peur envers à l’augmentation des migrations arabes vers l’Europe, contre lesquelles les fascistes ont manifesté dans plusieurs pays et harcelé des réfugiés syriens.
Certains de ces groupes ont une tradition de soutien au régime d’Assad, mais ce soutien a récemment été plus visible. Des groupes fascistes d’Europe ont voyagé en Syrie par solidarité avec le tyran et pour effectuer ce qu’ils appellent des « missions de recherche de preuves ». En juin 2013, une délégation de politiciens européens nationalistes et d’extrême droite ont effectué un voyage officiellement sponsorisé à Damas. Nick Griffin, le leader du British National Party ou (BNP) était l’un des membres de cette délégation ; celle-ci trouva qu’à part des « explosions occasionnelles », la vie à Damas était « normale ». Il a également loué le Hezbollah, un groupe djihadiste militant et sectaire, pour son rôle de soutien du régime [3]. La politique du BNP comprend la réintroduction de la peine corporelle et de la peine de mort pour certains crimes, l’abolition des lois anti-discrimination, le passage d’un accord avec le monde musulman « pour reprendre leurs populations excessives qui colonisent actuellement ce pays [le Royaume-Uni] », la déportation de tous les migrants clandestins et de ceux commettant des crimes si leur nationalité d’origine n’est pas britannique, et le rejet de tous les demandeurs d’asile passés par d’autres pays dans lesquels ils auraient été en sécurité avant leur arrivée en Grande-Bretagne [4] Ils ont pris part à des manifestations anti-musulmans violentes et des attaques racistes [5]. Les autre membres de la délégation comprenaient des membres du parlement et du parlement européen de Pologne, de Russie et de Belgique [6].
Toujours en juin, des fascistes polonais du groupe La Phalange ont voyagé en Syrie en mission de solidarité et rencontré le premier ministre syrien Wael Al Halqi et le ministre aux affaires étrangères Faisal Mekdad à Damas. À Beyrouth ils ont rencontré les représentants du Parti Social Nationaliste syrien, un parti fasciste [7]. La Phalange est un groupe partisan de la suppression des droits civiques des Juifs polonais et a attaqué des Juifs et leurs entreprises. Des activistes néo-nazis des Jeunesses polonaises ont manifesté en soutien à Assad sur invitation de l’ambassade de Syrie en Pologne [8]
Le Front Européen pour la Syrie est un autre groupe qui, bien que non explicitement fasciste, a de fortes relations avec ceux-ci. Il a été actif dans les manifestations opposées à l’intervention occidentale en Syrie dans toute l’Europe. Fondé en Janvier 2013, il déclare être « ouvert à tous ceux qui aiment la Syrie, et soutiennent la solidarité avec le président Assad, la nation syrienne et son armée. Les principaux fondateurs de ce projet viennent d’Italie, de Grèce, de Chypre, de Belgique, de Hollande, de Finlande et d’Espagne, mais nous avons rapidement trouvé des soutiens enthousiastes de nombreux militants actifs dans différents pays , et plus spécifiquement en Pologne, en France, en République Tchèque, en Roumanie, en Irlande, en Serbie, en Grande-Bretagne, en Écosse, à Malte, en Ukraine, au Danemark, en Suède, au Canada et en Argentine. » [9] En plus d’organiser des manifestations de soutien au dictateur syrien, ils organisent des conférences. En Italie elles ont été accueillies par Casa Pound, une organisation italienne fasciste exprimant de l’admiration pour l’ancien dictateur Mussolini, et qui a organisé des manifestations racistes envers la communauté Rom et des attaques violentes envers des militants antifascistes et de gauche [10]. Le Front Européen pour la Syrie invite également à ses conférences des intervenants tel que le « Third Positionist » (c ‘est-à-dire la troisième voie : la nation, ndt.) belge Ruben Sosiers. Leur cause commune est la lutte contre « la propagande impérialiste venant de l’ouest » [11]. Renaissance nationale de la Pologne, la plus grande organisation fasciste de Pologne, qui a récemment effectué cette attaque sur un squat antifasciste à Varsovie et des attaques envers les homosexuels, fait aussi partie du Front Européen pour la Syrie [12]. L’hypothèse a été émise que celui-ci pourrait recevoir un soutien financier direct de la part du gouvernement syrien ainsi que « des centaines de drapeaux, de posters, et les voyages en Syrie ne se paient pas tout seuls. » [13] De plus, ce réseau de fascistes européens pourrait utiliser la situation en Syrie comme méthode clé de collecte de fonds, étant donné que de tels groupes « sont capables de collecter plus de ressources par l’intermédiaire de leur campagne sur la Syrie qu’ils ne le peuvent habituellement ». [14]
-La délégation italienne du Front Européen pour la Syrie avec des soldats de l’armée syrienne à Damas. Origine : site internet du Front Européen pour la Syrie.
Entre le 30 aout et le 9 septembre 2013, une délégation italienne du Front Européen pour la Syrie a voyagé à Damas et à Tartous, qu’ils ont décrit comme étant « le centre russe le plus important de la mer méditerranéenne et la forteresse du gouvernement d’Assad ». Leur voyage était motivé par le « soutien au gouvernement légitime de Bachar Al Assad et au peuple syrien ». Durant leur voyage ils ont également rencontré le premier ministre syrien et le ministre des affaires étrangères. On trouvera ici une vidéo de leur voyage (en italien). Une partie de la délégation a rencontré Wissam Samira du Parti Social-Nationaliste Syrien aux côtés de fascistes polonais en juin [15].
Les fascistes grecs du Lys Noir (Marvos Krinos) ont fait un pas supplémentaire : ils ont des combattants au sol en Syrie et prétendent avoir combattu aux côtés du Hezbollah et des forces d’Assad dans l’assaut brutal sur Sousseir [16]. Le Lys Noir est une organisation nationaliste autonome combinant des aspects de l’anarchisme avec une idéologie d’extrême droite. Ils prétendent également que « des milliers de russes, d’ukrainiens et de polonais » issus de groupes fascistes se sont « déclarés eux-mêmes prêts à se battre aux côtés du Lion de Syrie, c’est-à-dire Bachar Al Assad » [17]. Le Lys Noir est également membre du Front Européen pour la Syrie [18].
Notes :
[1] La rhétorique d’Assad pour justifier son régime et son oppression ne correspond pas à la réalité. Alors que le régime syrien a été dans son discours un opposant à la politique étasunienne dans la région, il a en réalité collaboré avec les États-Unis quand cela était dans son intérêt – comme lors de sa participation à la première guerre du Golfe contre l’Irak avec les États-Unis ainsi que la coopération de Bachar Al Assad au programme illégal d’extradition pratiqué par les États-Unis. Des groupes de militants djihadistes ont infiltré la Syrie depuis le début du soulèvement mais le régime a peu agi pour s’opposer à eux et a même relâché de prison plusieurs militants djihadistes au début du soulèvement. L’écrasante majorité des prisonniers actuellement dans les prisons d’Assad sont laïcs, non violents et activistes civils. De plus, les attaques militaires effectuées par le régime ciblent principalement des zones civiles ou sous contrôle de l’Armée Syrienne Libre (ASL) alors que les bastions et quartiers généraux d’ISIS et JAN (groupes affiliés à Al Qaïda) sont épargnés. C’est l’opposition civile populaire et l’ALS qui se sont le plus opposé aux groupes militants djihadistes. Il y a également eu peu de preuves de résistance du régime à Israël alors que celle-ci est un axe de sa rhétorique. Non seulement le régime syrien n’a jamais effectué d’attaque sur Israël (même en représailles aux agressions de cet État), mais il a également brutalement réprimé les mouvements de libération palestiniens. Il semble en fait que l’unique objectif de la « guerre contre Israël » du régime soit de justifier l’application continue de l’état d’urgence qui a retiré leurs droits aux citoyens syriens et donné un pouvoir illimité aux forces de sécurité.
[2] « Manifestation de néo-nazis allemands devant le centre de réfugiés de Berlin »http://www.dw.de/german-neo-nazis-protest-at-refugee-center-in-berlin/a-17037793 (en anglais)
[3] Ian Black, « le leader du BNP Nick Griffin visite la Syrie », The Guardian, (11 Juin 2013)http://www.theguardian.com/politics/2013/jun/11/bnp-nick-griffin-syria-assad (en anglais)
[4] Site du British National Party, section maintien de l’ordre : http://www.bnp.org.uk (en anglais)
[5] Voir Stop the BNP http://www.stopthebnp.org.uk/uncovered/pg02.htm (en anglais)
[6] Ian Black, « Le leader du BNP Nick Griffin visite la Syrie », The Guardian, (11 Juin 2013)http://www.theguardian.com/politics/2013/jun/11/bnp-nick-griffin-syria-assad (en anglais)
[7] « Des camarades polonais font un rapport depuis la Syrie pour Open Revolt », Open Revolt, (15 Juin 2013) http://openrevolt.info/2013/06/15/polish-comrades-report-to-open-revolt-from-syria/ (en anglais)
[8] Black Adder, « L’ambassade de Syrie invite les fascistes polonais à manifester en solidarité à Al-Assad », http://libcom.org/news/syrian-embassy-invites-polish-fascists-demonstrate-solidarity-al-assad-28082012 (en anglais)
[9] Page italienne du Front Européen pour la Syrie, section « qui sommes-nous »,http://www.frontesiria.org/?page_id=60 (en italien)
[10] Pour plus d’informations sur CasaPound, voir : Ed, « CasaPound and the new radical right in Italy », (Juin 2011) http://libcom.org/library/casa-pound-new-radical-right-italy (en anglais)
[11] Laura Eduati, « Manifestazione pro Assad : à Roma, fascisti da tutta Europa per celebrare il governo syriano », (5 Juin 2013) http://www.huffingtonpost.it/2013/06/05/manifestazione-pro-assad-fascisti-da-tutta-europa_n_3390190.html (en italien)
[12] « Rzym: NOP za Syrią Assada » (30 Juin 2013) http://www.nop.org.pl/2013/06/30/rzym-nop-za-syria-assada/ (en polonais)
[13] Brian Whelan, « Les néo-nazis grecs se battent-ils pour Assad en Syrie ? » (Octobre 2013)http://www.vice.com/read/are-greek-neo-nazis-fighting-for-assad-in-syria1 (en anglais)
[14] Ibid.
[15] Page Facebook anglaise du Front Européen pour la Syrie :https://www.facebook.com/pages/European-Solidarity-Front-for-Syria/280123615449307 (en anglais)
[16] Panagiotis Liakos « Les National-Socialistes grecs qui se battent aux côtés du régime d’Assad sont bien plus dangereux que l’Aube Dorée », (Septembre 2013)http://tahriricn.wordpress.com/2013/09/29/greecesyria-the-greek-nationalist-socialists-that-are-fighting-alongside-asaads-regime-are-far-more-dangerous-than-golden-dawn/ (en anglais)
[17] Ibid.
[18] Brian Whelan, « Les néo-nazis grecs se battent-ils pour Assad en Syrie ? » (Octobre 2013)http://www.vice.com/read/are-greek-neo-nazis-fighting-for-assad-in-syria1
Article original en anglais publié sur:
http://tahriricn.wordpress.com/2013/12/11/syria-who-are-assads-fascist-supporters/
Traduction en Arabe
https://maherblog.wordpress.com/2013/12/12/syria-who-are-assads-fascist-supporters/
Un autre article qui complète celui ci
http://freehalab.wordpress.com/2013/10/10/assads-neo-nazi-supporters/
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Source : soliranparis Blog