Dimanche 2 mars, les Rencontres Anticapitalistes de Printemps 2014 se sont clôturées avec un débat autour du livre d’André Henry « Les verriers du pays noir ». André a commencé par présenter le combat des verriers: une trentaine d’années de syndicalisme de combat, construit patiemment, avec détermination, vision stratégique et, surtout, une implication de l’ensemble des travailleurs à travers l’organisation démocratique de le lutte.
Les autres intervenant-e-s se sont ensuite exprimé-e-s tour à tour: Mateo Alaluf, sociologue de l’ULB; Isabelle Wanschoor, secrétaire de la CNE Charleroi; Carlo Briscolini, secrétaire de la Centrale Générale Charleroi et président de la FGTB Charleroi-Sud Hainaut; Myriam Djegham, des Comités Action Europe; et enfin Herman Van Laer, délégué Centrale Générale du secteur de la chimie à Anvers. Tous étaient unanimes sur la pertinence de cet ouvrage et son intérêt pour les luttes actuelles.
Le débat avec la salle s’est orienté sur la concrétisation des discours qui venaient d’être donnés. Et il y a de quoi. D’une part, les actions syndicales de ces dernières années -type grève d’un jour sans lendemain ou promenade nord-midi à Bruxelles- génèrent beaucoup de frustrations à juste titre puisqu’elles sont inefficaces pour contrer les attaques patronales et gouvernementales. Si les temps ont changé, l’alternative pour élaborer une stratégie syndicale offensive passe toujours par une reprise en main des luttes par les travailleurs/euses eux-mêmes, dans leur entreprise, à travers dans leurs organisations syndicales, et avec un soutien large de l’intepro et des voisins, comme l’ont expérimenté ave succès les verriers.
D’autre part, le secteur du verre dans la région de Charleroi, s’il a survécu jusqu’ici grâce aux combats de ceux de Glaverbel, est aujourd’hui bien mal en point avec l’annonce de le fermeture de Saint Gobain à Auvelais et d’AGC à Roux. Comment se battre pour maintenir l’emploi et sauver le secteur du verre pourtant plein d’avenir? La revendication des verriers, il y a quarante ans, de créer une entreprise publique d’isolation des bâtiments reste encore pleine de pertinence, à la fois pour sauver les emplois et en même temps pour répondre à l’urgence climatique et sociale de plus en plus criante.
La façon dont les verriers carolos ont porté cette revendication inspire elle aussi: en la mettant en débat à travers les assemblées syndicales, en obligeant le monde politique à se mouiller sur base de cette proposition des travailleurs, en maintenant une pression pour garder la maîtrise ouvrière de le création d’une telle entreprise et de la formation-reconversion des travailleurs à y reclasser…
Bref, il y a de quoi discuter des leçons à tirer du livre d’André Henry, et de quoi le faire là où les décisions se prennent: dans les syndicats et avec les travailleurs/euses.