Dans la presse du 13 mars : selon l’Onem, 50% des chômeurs ne rechercheraient pas activement du travail !
Selon moi, l’Onem est de plus en plus répressif et subjectif !
Les titres des médias traditionnels sont vraiment équivoques et peuvent faire croire que 50% des travailleurs sans emploi ne cherchent pas de travail. La réalité est toute autre.
Pour avoir accompagné des personnes aux contrôles de l’ONEM, je peux vous dire que depuis 2004, d’une part les exigences sont devenues plus fortes dans l’application de ces contrôles sur les recherches emploi qui d’autre part sont très subjectifs. Les travailleurs sans emploi de longue durée, qui en sont à leur quatrième ou cinquième passage, sont jugés plus sévèrement alors que rien n’indique qu’il faille modifier la façon de contrôler dans l’arrêté royal qui fixe les règles de ce contrôle. Il arrive souvent que l’ONEM ne se contente pas d’évaluer les preuves apportées mais se permet aussi de juger de la cohérence de la recherche. Or, si l’on s’aventure jusque là, c’est hyper subjectif. Mais bien sûr, l’ONEM ayant le pouvoir, c’est son avis qui va primer sur ceux du demandeur d’emploi ou du syndicat. Parfois, des gens ont une évaluation négative sur la base de préjugés ou de suppositions qu’ils ne feraient pas tout ce qu’il faut pour chercher un boulot. Une fois, en voulant défendre une personne qui avait eu une évaluation négative, je me suis entendu répondre que vu le profil, il y avait sans doute du travail en noir et que l’ONEM ne reviendrait pas sur la décision négative. Pourtant, ce n’était qu’une suspicion sans preuve alors que nous avions des éléments concrets pour prouver une recherche emploi conséquente.
Les personnes sont de plus en plus évaluées idéologiquement, sur la base d’une vision libérale qui veut faire croire que les travailleurs sans emploi sont responsables du chômage.
Il faut signaler aussi que depuis 2013, des travailleurs sans emploi exemptés du contrôle depuis 2004, sont entrés dans le carrousel. C’est par exemple le cas pour les TSE qui avaient une incapacité reconnue à 33%. Beaucoup d’entre eux sont dans un premier temps démunis par rapport à ce contrôle. Même si l’onem dit qu’elle aborde ces gens avec « souplesse », rien ne nous prouve qu’un certain nombre d’entre eux ne seront pas suspendus ou exclus. Or, au fur et à mesure des années qui ont passé, beaucoup font valoir que leurs problèmes de santé ont augmenté. Rien ne prouve actuellement que certains d’entre eux, malgré des problèmes évidents, ne seront pas malgré tout broyés par le contrôle.Les mobilisations actuelles pour le retrait de la limitation dans le temps des allocations d’insertion ne doivent pas nous faire oublier que les contrôles sur les recherches emploi continuent aussi à faire beaucoup de dégâts. De même, la fameuse transmission systématique d’infos du FOREM vers l’ONEM qui a fait exploser le nombre de sanctions en wallonie depuis 2004. Tout cela forme un tout et n’arrange en rien le problème du chômage.
Le gouvernement pratique l’exclusion et augmente la pauvreté pour répondre à une exigence patronale d’avoir une main d’oeuvre la plus flexible et la moins chère possible.
Il faut relancer les luttes pour exiger le retrait de toutes ces mesures d’exclusion. Les allocations de chômage doivent retrouver leur caractère assurantiel pour que la Sécu redevienne un rempart contre la pauvreté. L’accompagnement du FOREM doit se pratiquer sur base volontaire et sans sanction. Il faut que toutes les associations, la FGTB et la CSC, se retrouvent ensemble dans la rue pour lutter afin d’obtenir le retrait de toutes ces mesures répressives appliquées depuis 2004 par l’ONEM et le FOREM. Bien entendu, nous devons dire aussi qu’au lieu d’exclure et de favoriser la précarisation du marché du travail, les pouvoirs publics devraient créer des emplois de qualité, accessibles à toutes et à tous et qui soient respectueux de l’environnement.
Freddy Bouchez
Militant en défense des droits économiques et sociaux fondamentaux
Tél : 0497/370517