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L’Alliance rouge verte et les enseignements d’Ernest Mandel

5 novembre 2014 par Mikael Hertoft

mandel

Au cours des années 1960, Ernest Mandel a analysé la bureaucratie du mouvement ouvrier. Un demi-siècle plus tard, sa réflexion resurgit dans la discussion au sein de l’Alliance rouge verte au Danemark. Le nombre croissant de permanents du parti rend cette discussion pertinente.

En réalisant des succès électoraux, Enhedslisten (appelée aussi Alliance rouge verte) a vu croître le nombre de ses salariés. Cet appareil est très utile au parti à bien des égards, mais le parti court le risque de voir son orientation politique définie par l’appareil et d’être gangrené par une bureaucratie. C’est en ces termes que Mikael Hertoft, un membre de la direction nationale d’Enhedslisten, commence un de ses articles. Hertoft a relu récemment la brochure intitulée « De la bureaucratie – une analyse du danger qui menace toujours le mouvement ouvrier », publié en Suède à la fin des années 1960, écrite par le dirigeant de la IVeInternationale et économiste marxiste Ernest Mandel (1). Il a décidé d’en traduire une partie et de s’interroger sur sa pertinence pour l’Alliance rouge verte. La traduction de la brochure et son article ont été publiés par le magazine électronique danois,Socialistisk Information.

Hertoft a compté environ 60 membres qui gagnent leur vie en travaillant d’une manière ou d’une autre pour le parti. Une majorité d’entre eux, ce sont les 12 député(e)s et leur secrétariat, environ 25 assistants parlementaires. Un autre groupe de permanents est employé au siège national du parti et quelques autres travaillent à plein temps comme élus dans les municipalités. Les deux groupes principaux vont croître si Enhedslisten voit le nombre de ses suffrages et de ses député(e)s augmenter lors de la prochaine élection, comme les sondages l’annoncent actuellement.

La majorité de ces emplois est financée par l’État. Tous les partis reçoivent en effet une subvention liée au nombre de voix obtenues lors de l’élection précédente. L’essentiel de cette subvention est utilisé pour payer les permanents centraux.

L’État accorde également un montant important aux groupes parlementaires des partis. Cet argent est affecté au secrétariat des députés. Le parti ne peut l’utiliser pour ses activités extraparlementaires que très marginalement. « Les subventions de l’État ont pour effet d’augmenter de manière systématique la part du travail parlementaire d’Enhedslisten par rapport à l’activité de sa base militante », remarque Hertoft dans son article.

En se référant à Ernest Mandel, Hertoft souligne que l’Alliance rouge verte doit profiter de cette force de travail professionnelle pour construire des centres de forte activité tant au Parlement qu’au niveau de son siège national et de ses centres provinciaux. « La seule alternative serait de privilégier un travail d’amateur qui ne nous permettrait ni de gagner plus d’influence ni d’être capable de diriger une révolution socialiste », constate Hertoft. Mais là aussi il insiste sur ce que nous apprend l’analyse de Mandel : une bureaucratie fonctionnelle peut se transformer en une couche sociale luttant pour ses propres intérêts si des mesures ne sont pas prises pour contrer cette tendance.

Comme l’explique Hertoft, depuis sa création il y a 25 ans, l’Alliance rouge verte a pratiqué deux des principes fondamentaux recommandés par Ernest Mandel qui s’appuyait sur les analyses de Karl Marx et sur l’expérience de la Commune de Paris.

L’un concerne les salaires. Les employés du parti et ses élus touchent un salaire égal à celui d’un ouvrier qualifié dans l’industrie métallurgique de la région de Copenhague. Il s’agit là d’un salaire qui se situe en haut de la grille des salaires ouvriers au Danemark, mais bien sûr les salaires des député(e)s sont beaucoup plus élevés, alors les élus d’Ehedslisten versent la différence au parti sous la forme d’une cotisation spéciale.

L’autre principe concerne la rotation. Les détails peuvent varier, mais le principe général est qu’un membre ne peut être permanent du parti que durant 10 ans. L’employé du parti doit quitter cet emploi et l’élu ne peut être candidat pour l’élection suivante. Après une interruption de deux ans, il est possible d’être à nouveau candidat(e) pour un poste ou à une autre élection. Le même principe vaut pour les membres de la direction nationale du parti, même quand ils ou elles ne sont pas permanents.

Ces principes sont très importants : la règle concernant le salaire signifie que la plupart des permanents du parti n’ont pas de privilèges matériels liés à leur poste, celle de la rotation empêche de devenir politicien professionnel à vie et de défendre à tout prix ce statut.

Mais Hertoft rappelle qu’il y des privilèges qui ne sont pas matériels. Car, pour des militantssocialistes c’est très valorisant de travailler à plein temps « pour la cause », au lieu de perdre son temps à un travail sans intérêt.

D’autre part, il souligne les problèmes que cela pose d’avoir un groupe important de ses professionnels qui travaillent dans le Parlement. Comme ils discutent essentiellement entre eux, ou avec d’autres députés et des journalistes des grands médias capitalistes, ils sont soumis quotidiennement à une pression venant de la droite. « Il y a une tendance à être aspiré par l’establishment danois », note Hertoft.

Hertoft craint également que l’appareil du parti ne développe un état d’esprit et une conscience de lui-même comme étant le « vrai parti ». Cela pourrait conduire à ce que les membres du parti ne deviennent à leurs yeux que des pions à mobiliser à l’occasion des élections. « Les militants qui qui n’arriveraient pas à formuler une critique ou une opinion de manière aussi lissée que les politiciens, pourraient être considérés comme sans intérêt par l’appareil », écrit-il, avertissant une fois encore du danger du développement d’un appareil qui défendrait ses propres intérêts spécifiques et son existence. Faire de l’augmentation du score électoral une priorité aux dépens de la défense des principes socialistes est une des voies qu’un tel « intérêt spécifique » basé sur l’environnement politique quotidien pourrait rapidement emprunter, poursuit-il.

Je pense que les avertissements d’Ernest Mandel et de Mikael Hertoft sont importants. La situation actuelle de notre parti, c’est que déjà la plupart des positions politiques et des déclarations sont produites par les député(e)s et leur secrétariat.

Fondamentalement, l’Alliance rouge verte est très démocratique. Les statuts du parti ne laissent pas de doutes : Convention nationale annuelle, Direction nationale et le Bureau exécutif (composé de membres de la Direction nationale, qui se réunit hebdomadairement) ont le dernier mot sur toutes les décisions politiques importantes. Mais entre les principes et la réalité il peut y avoir de la marge.

Le groupe parlementaire est forcé de prendre chaque jour des décisions sur un grand nombre de questions politiques qu’aucun organe de direction élu n’a la possibilité de discuter ou de voter. Un autre aspect, sans doute plus problématique : les député(e)s et leur secrétariat ont beaucoup plus de moyens que les autres membres du parti ou les dirigeants élus, qui ont un emploi à plein temps, pour développer la politique d’Enhedslisten dans de nouveaux domaines ou pour suggérer des changements de politiques déjà décidées. Si les député(e)s et leur secrétariat se mettent d’accord – ce qui n’arrive pas forcement, mais qui est probable – ils sont beaucoup plus en mesure d’analyser, de documenter et d’argumenter que le reste du parti ,et d’imposer leur point de vue au parti en respectant le cadre démocratique formel.

Les conditions préalables à l’apparition d’une couche qui aurait ses propres priorités existent donc. Une telle couche ne s’est pas développée mais il est temps d’y résister.

Pour cela Hertoft suggère de resserrer un peu plus les règles concernant les salaires et la rotation. Ce sont les membres du parti qui constituent la force capable de s’opposer au développement d’une bureaucratie en son sein. Il suggère de meilleures façons de mener le débat démocratique, plus de formation politique et de nouveaux forums pour la vie sociale et culturelle du parti. Il propose également que le parti s’investisse sérieusement dans la formation de ses membres qui militent dans la classe ouvrière et dans les mouvements sociaux, pour qu’ils puissent être des dirigeants et des représentants élus du parti. Finalement il soutient que le parti doit trouver des moyens financiers pour résister à la pression qui le pousse à se concentrer sur la politique parlementaire au lieu de développer son activité dans les mouvements sociaux et dans d’autres secteurs.

En suscitant le débat et en introduisant les analyses marxistes de la bureaucratie, Mikael Hertoft a déjà contribué à la solution du problème. En particulier, en indiquant les bases sociales et matérielles de la bureaucratie, il a réduit au minimum le risque que la discussion dégénère en accusations personnelles. Espérons que d’autres membres du parti, y compris les permanents, contribueront à cette discussion.

Michael Voss, membre de la Direction nationale de l’Enhedslisten (Alliance rouge verte) et militant du Socialistisk Arbejderparti (SAP – Parti socialiste des travailleurs, section danoise de la IVe Internationale) une des organisations fondatrices de l’Alliance. Cet article a d’abord paru dans la revue espagnole Viento Sur : http://www.vientosur.info, puis dans la revue Inprécor (4ème Internationale).

Notes

1. L’original en français, écrit en 1965-1967 sous la forme de deux exposés : Ernest Mandel, De la Bureaucratie, La Brèche, Paris 1978, disponible sur le web : http://www.ernestmandel.org/fr/ecrits/txt/1967/de_la_bureaucratie.htm

Source : ENSEMBLE

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