Mardi 13 avril, l’ islamophobe et raciste Pegida est sorti en rue à Gand, après qu’une tentative précédente pour manifester à Anvers ait été étouffée par le bourgmestre NVA De Wever (celui-ci, dans la foulée, avait aussi interdit la contre-manifestation projetée par Hart boven Hard).
Pegida semble être constitué en Flandre principalement à partir d’un noyau de partisans du Vlaams Belang, Filip De Winter en tête, avec les incontournables gros bras du Voorpost et le club d’étudiants d’extrême-droite NSV. Et même s’ils se donnent la peine de diriger leurs flèches vers l’islam dans leur communication publique, la petite sauce ne peut néanmoins pas cacher le fond raciste sur plusieurs plans, comme a pu le remarquer entre autres la reporter-VRT Danira Bouhkriss. Le rassemblement Pégida a amené à peu près 200 personnes en rue.
Hart boven Hard a pris l’initiative d’organiser en même temps que la manifestation-Pegida une « Fête Divers » au parc Rabot et montrer ainsi le Gand multiculturel, antiraciste et accueillant. C’était un rassemblement agréable et relax auquel 400 personnes ont participé. Parmi les présents, des gens de l’ABVV, Samenlevingsopbouw, l’association des mosquées Turques, PVDA, LSP, SAP, Groen, LEF, V-SB , sp.a … et beaucoup de bénévoles de Hart boven Hard, naturellement (avec des excuses à tous ceux que nous oublions). Jamila Chanouf, entre autres porte-parole de Gentse Lente (Printemps Gantois), a choisi de nouveau avec quelques partisans sur place d’aborder la confrontation verbale avec le point de vue de Pegida.
Une certaine hypocrisie et le calcul politique ne sont hélas pas étrangers à l’autorité de la ville Gantoise (sp.a – Groen – Open VLD) et au bourgmestre Termont (sp.a). C’est ainsi que Termont s’est vanté dans les médias de ce que pour lui le droit à la libre expression de ses opinions est sacré et que donc, contrairement à son pendant anversois, il a bien donné l’autorisation pour un rassemblement Pegida. Dès lors, Pegida a pu tranquillement s’approprier la St-Baafsplein, entre le Belfort et la cathédrale, point d’arrêt dans le centre historique.
En même temps, Hart boven Hard recevait l’autorisation pour une contre-action statique. Ils ont reçu le choix entre le Koning Albert-park (derrière le Midi) et le Rabotpark (près du bâtiment de la justice). Les deux non seulement éloignés de quelques kilomètres de l’endroit où se réunissait l’extrême-droite, mais surtout aussi des places où certainement le soir peu d’habitants locaux vous remarquent.
Lors d’une prochaine manifestation de Pegida, il faudrait aller quand même vers une véritable contre-manifestation ? De préférence aussi massive que possible et donc menée dans une unité aussi large que possible. Ça peut certainement être aussi pacifique et coloré. Et qui veut le faire de manière ludique, doit pouvoir le faire, exactement comme qui préfère protester, manifester puis parader et fêter doit aussi en avoir l’opportunité. La division contre le racisme et l’islamophobie n’est bonne en rien, mais la diversité dans nos rangs n’est pas seulement la réalité; elle peut être aussi enrichissante.
(Photos Rafik Khalfaoui)