Hier, Edgard m’a appelé.
« Alors mon gars, il parait que tu te présentes ? » me lance t’il [1]. « Maintenant que c’est officiel, je pense que tu devrais arrêter de m’utiliser pendant la campagne électorale ».
Moi qui fais habituellement des efforts pour dépeindre Edgard comme un type un peu stupide, là, j’étais scié ! Et d’une certaine manière un peu flatté.
« Réfléchis, me dit-il, tu as tout intérêt à utiliser l’espace que tu occupes sur ton blog sur le site www.lcr-lagauche.org pour faire des articles plus intéressants ».
Ça se tient. Je pourrais par exemple parler un peu plus des politiques d’austérité du gouvernement Di Rupo. Un peu moins de foot, un peu plus du quotidien des travailleurs – avec ou sans emploi. Tiens, là, cette semaine, je pourrais donner mes impressions sur la sortie de Paul Magnette à propos des « limites » qu’il fixe à la description de la « classe moyenne », une manière détournée de gommer les vrais antagonismes de classes qui caractérisent la société capitaliste d’aujourd’hui. En gros, selon Magnette, il n’y a plus que, dans l’ordre, des « malheureux », la « classe moyenne » et loin au-dessus des « très riches ». Bref, ceux qui ne travaillent pas (des fainéants ?), ceux qui travaillent dur et ceux « qui font tourner l’économie et qui créent des emplois ». Les mécanismes d’exploitation, ça n’existe plus ! Qui produit la richesse ? Pourquoi et comment certains se l’accaparent ? Le Président f.f. du PS escamote tout cela.
Deux mois avant les élections, il se risque à faire quelques propositions « de gauche » : 1% d’impôt sur les fortunes (c’est pas PTBiste ça ?), la suppression des intérêts notionnels et une lutte contre la fraude fiscale… Mais si vous lui demandez pourquoi depuis les 25 ans que son parti est « aux affaires » – je n’ai pas dit « dans des affaires » – rien de cela n’a été appliqué, il va vous répondre que c’est la faute aux libéraux qui ne veulent pas les suivre ! Un peu comme sa copine Laurette qui va attendre le prochain gouvernement pour remettre en cause les mesures d’exclusion du chômage… Et comme le rapport de forces, il et elle le limitent à l’intérieur du gouvernement et que la lutte de classe a disparu dans le chapeau du magicien Magnette en même temps que les travailleurs, ces revendications resteront fermement enfermées dans le catalogue des bonnes intentions !
Bon là, vous allez me dire que, comme d’habitude, je décroche mes flèches à « la gauche » (du gouvernement) alors qu’elle est « attaquée » par la droite. Mais je suis simplement comme beaucoup d’électeurs : quand je regarde ce qui s’est passé depuis des années je ne perçois plus aucune différence entre cette pseudo gauche et cette vraie droite.
Et voilà pourquoi il y a tant d’Edgard sur les routes qui ne s’y retrouvent plus…
–fRED
[1] Edgard est bien informé : je pousserai la liste PTB-GO ! à la Chambre pour le Hainaut -18ème place-