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Ebola, pauvreté et racisme

16 septembre 2014 par Thadeus Pato

ebola

Thadeus Pato, médecin hospitalier, analyse les liens entre le développement de l’épidémie Ebola et la situation sanitaire des pays d’Afrique de l’Ouest.

Le virus Ebola n’est pas une découverte récente. Son nom vient de la rivière Ebola, au Congo, sur les rives de laquelle il a été découvert en 1976. La première épidémie y fit plus de 300 victimes. Depuis lors,, on a pu assister à plusieurs poussées de la maladie dans différents pays africains, dont les deux plus importantes, en 2007, en Ouganda et en République Démocratique du Congo. En principe,  le virus Ebola ne devrait pas être un grave problème du point de vue épidémiologique. Sa transmission s’effectue exclusivement par contact avec les fluides corporels des êtres humains ou des animaux infectés, contrairement au virus de la grippe, par exemple, qui peut être également transmis par l’air respiré. Il est donc relativement facile de s’en protéger.

De plus, ce virus est très sensible à son environnement, il meurt dès qu’il ne se trouve plus dans les fluides corporels et ne peut pénétrer la peau si elle ne comporte pas de lésions. Il ne pénètre exclusivement que par les membranes ou les plaies ouvertes. Si ce virus était aussi contagieux que celui de la grippe, on devrait déjà faire face à plusieurs centaines milliers de cas. Néanmoins, ce virus est très dangereux car la mortalité de la population est très élevée, de 50 à 80% selon le génotype du virus, et parce que, jusqu’à présent, aucun médicament ou vaccin efficace n’a été trouvé .

En fait, ce virus, appelé un RNA-virus, n’est pas « fait » pour l’être humain. Aucune bactérie, virus ou parasite ne tue si rapidement un tel pourcentage de ses hôtes, ils souhaitent se multiplier et non mourir avec leurs « hôtes ». Les hôtes d’origine du virus étaient probablement certaines espèces de chauves-souris et sa transmission aux êtres humains et à d’autres espèces animales comme les singes et les antilopes peut être considéré comme une sorte « d’accident ».

La protection contre la transmission entre les êtres humains est, comme nous l’avons dit, relativement simple. C’est pourquoi les précédentes épidémies ont pu être limitées et contrôlées relativement rapidement.

Epidémie et situation socio-politique

Pourquoi le virus Ebola s’est-il, cette fois, répandu si rapidement en Afrique de l’Ouest, alors que par le passé les poussées de la maladie avaient été relativement limitées ? Il y a de nombreuses raisons qui ont peu à voir avec le virus lui-même mais beaucoup avec la situation de chacun de ces pays. Il est généralement admis que les épidémies se développent pus facilement et plus rapidement dans les pays pauvres et à forte densité de population. Selon le HDI (Indice de Développement Humain), le Liberia y occupe le 174ème rang, la Sierra Leone le 177ème, la Guinée le 178ème et le Nigeria, où l situation est encore plus ou moins sous contrôle, le 153ème rang.

Six raisons, donc :

1. Les infrastructures médicales ne sont pas réellement fiables. Au Sierra Leone, après la guerre civile de 1991-2002, le système médical a été pratiquement détruit, dans certaines régions, il n’existe plus du tout. La situation est comparable au Liberia.

2. Certaines suggestions de prévention n’ont rencontré aucun écho dans la population, et avec quelques raisons. Si l’on veut empêcher la consommation de viande de brousse et de certains animaux comme les chauves-souris, qui sont les meilleurs vecteurs de transmission du virus, l’éducation et les recommandations ne seront d’aucun effet aussi longtemps aussi longtemps que la population ne dispose pas de ressources alternatives abordables pour se nourrir. Ce qui est particulièrement le cas dans les zones isolées.

3. Le niveau d’éducation joue un rôle fondamental dans le combat contre les épidémies. Et ce niveau est très bas dans toutes les zones infectées. Ce qui laisse le champ libre à toutes sortes de mythes, dans le meilleur des cas sans aucun sens et dangereux dans le pire.

Au Nigeria, par exemple, au début du mois d’août, quand les premiers cas (importés du Liberia à Lagos) firent leur apparition, une recommandation se répandit à travers les réseaux sociaux : il convenait, pour se protéger du virus,  de se baigner dans l’eau salée, puis de la boire. Malgré les immédiats démentis officiels, une partie de la population y crut. Ce qui eut pour résultat nombreuses admissions dans les hôpitaux pour de sévères diarrhées et au moins un mort .

Le cas du Ministre nigérian de la Santé, le professeur Chukwu, montre que les officiels eux-mêmes peuvent être trompés par de fausses informations. Le 15août, il avait publiquement annoncé que le Nigeria importait un « nouveau traitement » contre Ebola. Il apparût qu’il s’agissait simplement d’un produit, le Nano Silver , un agent de surface pour les machines à laver ou un additif pour certains vêtements comme les chaussettes, utilisé pour tuer les bactéries, mais complètement inutile dans le traitement d’une maladie virale systémique.

4. Une grande partie de la population ne croît tout simplement pas aux annonces officielles et il y a, nous venons de le voir, souvent de bonnes raisons pour ça.

5. Les mesures nécessaires pour combattre l’expansion de la maladie (quarantaine, isolation, restrictions de déplacements) ne sont pas, ou pas suffisamment mises en œuvre pour de multiples raisons. En plus du manque d’infrastructures, de la situation désespérée du système de santé et de la défiance générale,  la corruption à large échelle joue un rôle clé, en particulier au Nigeria : les pots de vins peuvent facilement venir à bout des contrôles aux frontières mis en place pour s’opposer à la progression de l’épidémie.

6. Le taux de mortalité au sein d’une population frappée par une maladie particulière est généralement plus élevé dans les pays les plus pauvres. La question de savoir si l’on peut ou non survivre à Ebola ne dépend pas seulement du virus, mais aussi, de manière cruciale de l’état du système immunitaire, c’est-à-dire du pouvoir de résistance de chacun. Si on sait que l’espérance de vie moyenne en Sierra Leone, par exemple, se situe entre 48 et 49 ans et que le taux de mortalité infantile y est de 159 pour 1000, il est clair que le virus est particulièrement mortel au sein de cette population affaiblie et mal nourrie.

Racisme

Si nous considérons la façon dont la communauté internationale a réagi à l’actuelle épidémie d’Ebola, on ne peut pas s’empêcher de penser que le racisme y a eu une grande part. Les étrangers affectés par la maladie n’ont pas été traités de la même manière que les malades originaires des pays touchés par l’épidémie. Ces derniers étant maintenus dans des installations sous-équipées et non pas évacués dans les unités spécialisées d’Europe ou d’Amérique du Nord. Quant aux thérapies expérimentales récemment développées, elles ne sont disponibles qu’en de faibles quantités, ce qui pose le problème de la justice dans leur mise à disposition, si elles fonctionnent réellement.

Quoi qu’il en soit, l’industrie pharmaceutique a pris le risque. Elle a une opportunité unique d’éviter les longues procédures de test habituelles avant la mise à disposition de nouveaux médicaments et de lancer immédiatement des études cliniques à large échelle sur l’être humain, de lancer immédiatement la production industrielle. La question est de savoir si cela servira vraiment à combattre le virus. D-abord parce que pratiquement tous les médicaments efficaces contre les virus ont des effets secondaires importants, ensuite parce que ce ne serait pas la première fois (on se rappelle du scandale autour de la grippe porcine) qu’une telle stratégie causerait plus de dommages que d’effets positifs. Mais, dans tous les cas, les profits suivraient !

Les mêmes considérations peuvent s’appliquer au développement d’un vaccin, qui , jusqu’à présent s’effectuait très lentement, étant donné que le principal groupe cible n’est pratiquement pas solvable. Mais maintenant que la guilde internationale des sauveteurs, de la Croix Rouge à l’OMS (dont les intérêts propres ne sont pas seulement humanitaires) , a sonné l’alarme, les dons commencent à affluer.

Bien entendu, tout ceci ne signifie pas qu’il serait plus efficace de ne rien faire. Mais les actuelles mesures d’urgence, ces légions de soignants et d’épidémiologistes, qui affrontent maintenant le problème, ne changeront rien aux causes,  mentionnées ci-dessus, de cette sorte de désastre. Et c’est pourquoi, avant et après cette épidémie, des personnes mourront en bien plus grand nombre des conséquences de maladies simples, aux traitements aisés, de malnutrition, de manque d’hygiène que de l’épidémie d’Ebola.

Remarquez : l’ignorance , la faim, la malnutrition ont un grand désavantage compétitif par rapport à une maladie à virus : elles ne sont pas contagieuses. Elles ne peuvent pas être importées, par avion, en Europe ou en Amérique du Nord. Sinon, elles auraient été combattues aussi rapidement et efficacement que la présente épidémie d’Ebola.

Thadeus Pato, militant du Revolutionäre Sozialistische Bund d’Allemagne. Traduction Mathieu Dargel.

Article paru en anglais sur le site de Solidarity le 6 septembre  2014

http://www.solidarity-us.org/site/ebolapovertyracism

Source : ENSEMBLE

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Classé sous :Afrique, antiracisme, international

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