Encore une journée bien éprouvante pour ceux et celles de Doosan à Frameries. Aujourd’hui devait se tenir un Conseil d’Entreprise extraordinaire pour l’annonce (cette fois officielle et dans les formes ?) de l’intention de l’entreprise de fermer son siège borain.
Mais dès le matin la direction démontrait une nouvelle fois toute sa capacité à jouer la provocation. D’abord en faisant « ceinturer » l’entreprise par des vigiles d’une firme privée, « sensés sécuriser » le périmètre de l’usine. Il fallut que la Commune demande à sa police de rappeler à ces sbires que sur l’espace public (et c’était bien le cas ici) elle est seule habilitée à organiser cette mission.
Un peu plus tard, nouveau ballon d’essai : la direction avait demandé à des huissiers de participer à la réunion du Conseil d’Entreprise et de relever, tout geste, toute parole, toute entrave envers elle. Les délégués et les permanents sont restés fermes rappelant que le C.E. est une instance officielle, issue des élections sociales et qu’il n’est pas question que des personnes étrangères à cette instance soient conviées dans ses travaux.
Les travailleurs ont opposé une réponse cinglante à ces provocations : quand la délégation patronale est entrée sur le site pour se diriger vers la salle de réunion ils lui ont fait une haie d’honneur mais en lui tournant le dos.
Et puis ce fut l’attente. On sentait l’anxiété. Pour la plupart des travailleurs, la « procédure Renault » c’est une grande inconnue. Comment va-t-on être mangés ? Dans quel délai ? Peut-on éviter la fermeture ? Les discussions allaient bon train.
Rapport et vote
Les délégués sont enfin sortis. Ils ont informés les travailleurs sur le contenu de l’annonce officielle, largement connue depuis une semaine. Un beau geste de solidarité, ils avaient exigé que les contrats de 12 travailleurs en CDD venant à expiration sous peu soient prolongés. La direction a accepté de prolonger 3 CDD et de transformer les 9 autres en CDI.
Bien entendu, toutes les questions ruminées pendant toute cette semaine éreintante et cette longue attente on fait l’objet de nombreuses questions des travailleurs. Ensuite de quoi un vote très largement majoritaire a entériné la reprise « vigilante » du travail dès ce mardi. On n’est qu’au tout début d’une procédure qui sera longue et elle aussi éprouvante.
Correspondant