• NEDERLANDS (SAP)

lcr-lagauche.org

LCR

Rencontres Anticapitalistes de Printemps 2017
  • accueil
  • Qui sommes-nous?
    • Jeunes Anticapitalistes (JAC)
    • LCR
    • La Gauche
    • programme
  • Belgique
    • élections 2014
    • syndical/social
  • international
    • Afrique
      • Afrique du Sud
      • Algérie
      • Centrafrique
      • Egypte
      • Libye
      • Maroc
      • Rwanda
      • Soudan
      • Tunisie
    • Amériques
      • Brésil
      • Chili
      • Equateur
      • Mexique
      • USA
    • Asie
      • Chine
      • Inde
      • Indonésie
      • Philippines
      • Thaïlande
    • Europe
      • Allemagne
      • Autriche
      • Bosnie
      • Danemark
      • Etat espagnol
      • France
      • Grande-Bretagne
      • Grèce
      • Hongrie
      • Italie
      • Pologne
      • Russie
      • Turquie
      • Ukraine
    • institutions internationales
    • Moyen-Orient
      • Arabie saoudite
      • Irak
      • Iran
      • Palestine
      • Syrie
    • Océanie
  • rubriques
    • antifascisme
    • antiracisme
    • brèves
    • culture
    • écologie
    • économie
    • féminisme
    • Formation Léon Lesoil
    • jeunes
    • LGBT+
    • les nôtres
    • lettre de Flandre
    • luttes et mouvements
    • migrations
    • syndical-social
    • théorie
      • écosocialisme
      • histoire
      • marxisme
  • nos blogs
    • blog Daniel Tanuro
    • débat syndical
    • Fred, Edgard & Cie
    • blog Marijke Colle
    • blog Pips Patroons
  • liens
  • e-shop

Culture de masse, culture de classe

23 juillet 2015 par Pips Patroons

Thierry Tillier: Tribute to Anselm Kiefer

Je viens de lire un livre publié en 1953. Il s’agit de la Pensée captive du poète et essayiste « polonais-lituanien » Czesław Miłosz (1911-2004), un livre que tout ennemi du socialisme des casernes devrait lire. Après avoir travaillé pour le nouveau régime imposé en Pologne par Moscou dans l’idée de pouvoir participer à la construction d’un monde meilleur, mais sans l’illusion de construire le paradis promis par le stalinisme, Miłosz quitte son pays. Il refuse le réalisme socialiste qui oblige de décrire le monde non pas comme il est, mais comme il devrait être selon l’imagination de la bureaucratie au pouvoir. Il décrit finement le comportement des artistes et intellectuels dans les toutes nouvelles démocraties populaires, qui rejetaient la culture « plate et matérialiste, individualiste, sans âme et sans esprit » des masses nord-américaines, et qui gagnera plus tard L’Europe occidentale.

« Aux États-Unis quelque chose s’est produit sans analogie avec les siècles précédents : une nouvelle civilisation a vu le jour, populaire, vulgaire et peut-être dans certains aspects ‘révoltante’ pour les gens plus « raffinés », mais qui assure aux masses sa part dans l’output de sa production mécanisée. Il est vrai que ce qui réjouit les masses est souvent superficiel, manque de goût et est payé par un dur labeur. Mais une fille qui travaille à l’usine, qui achète des modèles bon marché d’une robe portée par une star du cinéma, qui conduit une vieille voiture à elle, qui aime les westerns, possède une frigidaire, vit sur un certain niveau de civilisation qu’elle partage avec d’autres. Tandis qu’une femme d’une ferme collective dans les environs de Leningrad ne peut même pas prévoir le jour où son arrière-petite fille vivra sur un niveau qui approche cette moyenne. L’intellectuel oriental est exceptionnellement irrité par ce qu’il nomme cette ‘stupidité’ des masses américaines, qui se contentent des avantages purement matériels de cette nouvelle civilisation. »

Il faut dire que la majorité de ces intellectuels ont changés d’avis vingt ans plus tard et que quarante ans plus tard les masses (atomisées politiquement) ont préféré un régime capitaliste à un régime socialiste démocratique hypothétique. On est tous fondamentalement matérialistes.

On a beau jeter un regard méprisant sur la culture de masse, c’est-à-dire la culture produite pour les masses par l’industrie capitaliste, comme le faisaient certains penseurs de gauche marxisante occidentale, mais un aspirateur et une machine à laver ça aide et comment s’adonner à la haute littérature, à la musique dodécaphonique ou aux films de Bergman quand on a bossé pendant 8 à 9 heures pour un patron qui vous harcèle. Il va de soi que cette « nouvelle civilisation » est celle de la marchandise généralisée où même les relations humaines sont devenues des marchandises. S’il est nécessaire de l’abolir au plus vite, cela ne se fait cependant pas par des leçons de morale esthétiques. Et puis, il faut avouer que les productions culturelles pour les masses sont parfois pas mal du tout.

Mais il y a l’envers de la médaille. La culture produite par l’industrie du profit est aliénante, c’est un opium du peuple. Elle est le résultat d’une expropriation, l’expropriation de la culture populaire propre aux classes subalternes. Expropriation analogue à celle qui a eu lieu au cours de l’accumulation primitive du capital : défaire les artisans de leurs moyens de production pour les obliger à vendre leur force de travail. Si les ouvriers du XIXe siècle possédaient une culture à eux et si le mouvement socialiste était encore capable d’organiser un monde culturel spécifique renforçant la cohésion de classe (éducation populaire, théâtre, fanfares, journaux, mutuelles, etc.), cela est a peine possible aujourd’hui. L’existence d’un certain pouvoir d’achat des classes populaires à ouvert un marché où la culture populaire a du céder sa place à une culture de masse. La culture en tant que valeur d’usage est devenue une culture en tant que valeur d’échange.

Le mode de vie suscite certaines valeurs culturelles qui diffèrent de celles d’un mode de vie différent. La chanson d’amour paysanne n’est pas celle des troubadours et trouvères. L’industrie culturelle du profit a absorbé les classes populaires dans la culture du fétichisme de la marchandise. On est ce qu’on a. Sans être trop pessimiste par rapport aux possibilités critiques des masses par rapport à cette absorption, il faut en tenir compte. La culture de masse a une influence importante sur la diminution de la conscience de classe critique. Ceux qui prétendent, poussés par un populisme malsain, que la bourgeoisie participe à une culture bien élevée au dessus de ce qu’elle produit pour les masses se trompent. Ce n’est qu’une infime partie de la bourgeoisie, et même plutôt une petite bourgeoisie intellectuelle, qui s’adonne aux plaisirs de la soi-disant « haute culture ». Dans sa grande majorité la bourgeoisie est d’un matérialisme accapareur le plus vulgaire. Cette situation fait partie de la crise civilisationelle actuelle. Au lieu de s’adonner à une haine « culturelle » facile envers les « élites », nous ferions mieux de lutter carrément contre les crises qui secouent notre monde : la crise économique, la crise écologique et la crise culturelle.

image: Thierry Tillier, Tribute to Anselm Kiefer

Print Friendly, PDF & Email

Classé sous :blog Pips Patroons, culture

LCR-SAP Twitter Flickr YouTube Soundcloud E-mail
bonjour camarade
“devenez
“soutiens
“Histoires
FeMiNiSmE–YeAh! sur facebook IVth International sur facebook écosocialisme sur facebook Jeunes Anticapitalistes sur facebook
“détruisons

Camp des jeunes 2015

livre d’André Henry

le livre d'André Henry

culture

« Même dans le passé il y a des chapitres historiques à jamais ouverts »

Par Julien Salingue

Entretien. À l’occasion de la sortie de son dernier ouvrage, Que faire de 1917 ? Une contre-histoire de la révolution russe, paru aux éditions Autrement, nous avons interrogé Olivier Besancenot, porte-parole du NPA. Avec cette « contre-histoire de la révolution russe », tu te situes dans une … [Lire la suite...]

Plus d'articles de cette catégorie

Étiquettes

Afghans Alexeï Gaskarov antifa austérité avortement Bangladesh bread and roses Charleroi chômage cinéma communisme COP21 CPAS Daniel Piron Doosan Edgard Elio Elio Di Rupo Europe feminisme FGTB grève grève générale internationalisme IVG jeunes livres Léon Lesoil Maggie De Block manifs Mons podemos PS PTB-GO! Qatar répression résistances sexualité sncb syndicalisme de combat transition TTIP viol écosocialisme élections 2014
Pips Patroons

Pips Patroons est né à Anvers en 1946, a passé son enfance au Congo, a étudié l'histoire à l'Université de Gand puis à l'Université Catholique de Louvain. Après avoir habité en Angleterre, puis dans le sud-ouest de la France, il est revenu dans une Belgique récemment, un pays dont il ne reconnaît pas encore toutes les nouveautés. Il est militant de la gauche radicale depuis longtemps et prépare un ouvrage sur l’idéologie du mouvement flamand au 20e siècle.
International Viewpoint


IIRE


Inprecor


Librairie La Brèche


Ra.D.A.R.


Association Belgo-Palestinienne


cahiers de formation Marxiste

Vive la IV!

Oh, le beau bébé site! Pour voir l'ancien, cliquez ici.

calendrier des articles

juillet 2025
D L M M J V S
 12345
6789101112
13141516171819
20212223242526
2728293031  
« Oct    

image bank

  • DSC_0141
  • DSC_0140
  • DSC_0139
  • DSC_0137
  • DSC_0138
  • DSC_0136
  • DSC_0135
  • DSC_0132
  • DSC_0133

catégories

autres ressources

  • archives
  • plan du site
  • tracts à télécharger

LCR-SAP