Le nouveau budget du gouvernement fédéral et ses réformes nécessitent une riposte à la hauteur de l’attaque. La LCR demande aux responsables syndicaux d’enfin assumer leur rôle . Il est plus que temps de relever le gant, par un vrai plan d’action, pour gagner. Pour cela, des mots d’ordre clairs sont indispensables.
Un nouveau catalogue des horreurs
Les nouvelles mesures du gouvernement forment un véritable catalogue des horreurs. Une fois de plus, les victimes de la crise sont frappées. L’allocation des malades de longue durée va baisser. Le salaire brut minimum des jeunes également. Les chômeur-euse-s recevront moins de pension. Les conducteurs de train, les pompiers et les militaires devront travailler plus longtemps pour une moins bonne pension. Celleux qui travaillent dur en espérant gagner plus en seront pour leurs frais: il n’y aura pas de hausses des salaires. La flexibilité du temps de travail et le travail de nuit vont encore alourdir la charge de travail. Les fonctionnaires qui espéraient que cette charge de travail soit allégée par l’arrivée de nouveaux collègues doivent déchanter: les coupes budgétaires tuent cet espoir. Les nouveaux résidents (comme les demandeurs d’asile) devront attendre plus longtemps avant de pouvoir bénéficier des droits sociaux et fiscaux.
Les masques tombent!
Cette politique satisfait les riches sans atteindre les résultats qui lui servent de prétexte. Le financement de la sécurité sociale est une fois de plus miné. La qualité des soins de santé ne peut que se détériorer. Le chômage ne reculera pas, et la dette publique non plus. Aucune relance économique significative ne sera au rendez-vous. Les investissements tant évoqués ne se réaliseront pas. La fiscalité ne deviendra pas plus juste.
Concertation, piège à cons
En décembre 2014, alors que le gouvernement était poussé dans les cordes par les grèves et les manifestations, les syndicats ont tout arrêté pour “donner une chance à la concertation”. Grossière erreur: le gouvernement et le patronat ont repris la main. Toutes les mesures actuelles seront imposées unilatéralement. En guise de concertation, les syndicats recevront des explications, rien de plus. La marge pour un accord interprofessionnel ambitieux est fermée unilatéralement par le gouvernement. Les palabres au Comité National des Pensions sont une mesure pour rien. La concertation sur la flexibilité se fera sur base d’un menu imposé. Entre-temps, de nouvelles attaques se préparent contre le droit de grève, par le biais du service minimum dans les transports, qui sera imposé lui aussi.
Réagir, oui, mais en changeant de stratégie
C’est bien que les syndicats chez De Lijn se préparent à l’action. C’est bien que les cheminots de la SNCB se préparent à décider un plan d’action à la fin de ce mois. C’est bien mais insuffisant. Le gouvernement attaque tou.te.s les travailleur.euse.s et tou.te.s les allocataires sociaux.les. Il faut jeter le poids des 3,5 millions de syndiqués dans la balance. Il faut que les syndicats ne se laissent pas diviser par la soi-disant concertation dans les secteurs. Il est indispensable qu’un plan d’action soit annoncé, un plan pour gagner, en allant jusqu’à la grève générale au finish.
Vraiment combattre la crise
Pour qu’un plan de ce genre réussisse, il faut être clair sur le pourquoi de l’action. Il ne peut pas s’agir de “donner une nouvelle chance à la concertation”. Il faut dire clairement que le but est de faire tomber ce gouvernement. Il faut oser se battre pour des revendications permettant de combattre vraiment la crise: le retrait de toutes les mesures prises depuis la crise financière de 2007, le refinancement de la sécurité sociale et du secteur public, une réduction drastique et immédiate du temps de travail sans perte de salaire et avec embauche compensatoire, l’interdiction des licenciements dans les entreprises qui font des bénéfices, un audit démocratique de la dette publique, un impôt de crise substantiel sur les grosses fortunes.
Riposter à la hauteur de l’attaque
Avec ce gouvernement, le monde du travail a perdu beaucoup et risque de perdre plus encore. Avec une autre stratégie, décidée, il peut gagner deux fois plus. La LCR demande aux syndicalistes à tous les niveaux de se mobiliser pour que les attaques antisociales rencontrent cette fois une riposte à la hauteur de l’attaque. Oui, c’est un combat politique. Dans l’intérêt de leurs membres et en toute indépendance par rapport aux partis, les syndicats ont le droit et le devoir de mettre sur la table un programme partant des intérêts de la majorité de la population et de se battre au finish pour l’imposer par une vaste mobilisation sociale. Le blocage du CETA montre que cette approche est possible. Etendons-la à d’autres domaines.
Direction Nationale de la LCR-SAP, le 16 octobre 2016