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Pacte d’excellence: L’école (toujours plus) au service du capital

2 mars 2017 par Pauline Forges

Excellence1

Le Pacte d’excellence, c’est ce projet de réforme de l’enseignement amené par la ministre de l’Enseignement CDH de l’époque, Joëlle Milquet (et repris par la ministre qui lui a succédé, Marie-Martine Schyns). La grande innovation repose sur la «consultation large» à la base du Pacte: en effet, tous les acteurs de l’enseignement ont été invités à participer à son élaboration à travers des groupes de travail. En février, les syndicats enseignants se sont pourtant prononcés contre le Pacte. Pourquoi…

Commençons par le début: comment est né le projet du Pacte d’excellence? Une émission d’Arte (*) a mené l’enquête et démontre que le 31 juillet 2014, Joëlle Milquet, alors à peine nommée ministre de l’Education, a rencontré Etienne Denoël, le patron belge de McKinsey (un des plus gros cabinets de consultance au monde). Une note confidentielle ressort de cet entretien, dans laquelle on retrouve les grandes lignes du Pacte. Par la suite, le gouvernement confiera à McKinsey le diagnostic de l’éducation wallonne. En mars 2016, le Pacte d’excellence rentre dans sa deuxième phase: durant trois jours, plein d’acteurs de l’éducation sont réunis à Spa pour amener leurs propositions. Des consultants de McKinsey assistent aux débats, analysent et chiffrent les propositions émises selon leurs critères (coût et efficacité).

Ainsi, la fin du redoublement est considérée comme une mesure très rentable. Interrogée sur l’implication de McKinsey dans le Pacte, la ministre Schyns a déclaré: «Qu’on puisse bénéficier du soutien, en termes d’aide à la décision, de la part d’un consultant qui en plus, a une expertise dans d’autres pays sur le monde de l’éducation, moi ça me paraît important. Je pense qu’il ne faut pas voir non plus le mal partout où il est ; je veux croire que, clairement, il n’y a pas toujours des arrière-pensées dans ce genre de soutien, mais qu’il y a une réelle plus-value et une volonté pour que nos élèves en soient les premiers bénéficiaires.»

On aimerait croire à cette fable: des entreprises qui financent l’école dans un but altruiste, pour participer à l’élaboration d’un monde meilleur… Retour à la triste réalité capitaliste: si la Wallonie n’a payé le géant de la consultance qu’à hauteur de 38.000 euros pour des services dont le coût est estimé entre six et huit millions d’euros ; si le reste a été financé par des fondations d’entreprises, c’est évidemment parce que l’enseignement représente un enjeu crucial pour les entreprises, pour peu qu’il soit mis à leur service. Et c’est exactement ce qui est en train de se passer.

Les élèves, dans le Pacte, ne sont perçus que sous deux angles:
comme de futurs consommateurs, et comme une future main-d’œuvre.

En réalité, toutes les propositions émises ont pour objectif de bien les préparer à ces futurs rôles. L’accent est mis sur «l’acquisition des compétences de base», de la 1ère maternelle à la 3ème secondaire? Parce que la formation qui suit, de la 4ème à la 6ème secondaire, et axée sur la réflexion et le développement de l’esprit critique de l’élève, n’a pas d’intérêt dans cette vision des choses (elle est même perçue comme négative). Le cours d’histoire disparaît au profit d’un cours général, mêlant géographie, histoire, formation économique et sociale? Même chose, un cours d’histoire approfondi a peu d’intérêt pour former la main-d’œuvre de demain.
On met l’accent sur l’importance de «rendre l’élève autonome dans ses apprentissages», de le rendre capable «de se former lui-même tout au long de sa vie»… Du pain bénit pour les futurs employeurs. C’est assumé: il s’agit d’«assurer l’adéquation de l’enseignement avec le monde socio-économique» (comme l’a déclaré Joëlle Milquet). Si l’esprit critique s’y fait rare, on retrouve tout au long des 300 pages du Pacte d’excellence «l’esprit d’entreprendre», parmi un vocable chéri du patronat: «mobilité», «adaptabilité», etc.

Et puis, il y a les conditions de travail des enseignants. La taille des classes n’est pas abordée dans le pacte (alors qu’imposer une taille minimale est indispensable pour pouvoir mener une pédagogie différenciée). Il n’est pas non plus question de refinancer l’enseignement: les mesures envisagées dans le Pacte le sont avec l’enveloppe budgétaire actuelle (le budget évoqué – 300 millions d’investissements, «avec 250 millions d’effet retour» – ne permet pas de réel changement des conditions actuelles). Si les heures de coordination, de planification, de formation augmentent de manière spectaculaire (on parle dans le pacte d’un «cadre organisationnel souple»), il n’est pas question de revalorisation salariale. On parle par contre de «pilotage par objectifs». Cette pratique de management consiste à contractualiser les missions d’enseignement sur base d’objectifs à atteindre (avec une obligation de résultats), évalués en fonction d’indicateurs – et ce dans un contexte de renforcement du pouvoir des directions. La répétition de deux mentions «défavorables» consécutives pourra conduire à la fin de la relation de travail avec l’enseignant… Toutes ces mesures constituent autant de violentes attaques contre le métier d’enseignant.

Enfin, il y a ces belles idées comme celle du tronc commun (il s’agit d’ailleurs d’une revendication des syndicats, et de la LCR). Le principe: offrir la même formation à tou.te.s les élèves, de la 1ère maternelle à la 3ème secondaire, sans distinction entre filières générale, qualifiante ou professionnelle. Ces différentes approches (y compris l’approche artistique) seraient intégrées à une formation unique, commune à toutes et tous. Problèmes: rien ne garantit, dans le Pacte, que ce soit un réel tronc commun, c’est-à-dire qu’au sein du tronc commun certaines écoles ne feront pas des classes par niveaux, ni qu’il ne s’agisse pas d’un instrument pour ramener l’adossement (consistant à «adosser» les écoles primaires aux écoles secondaires et à regrouper des écoles entre elles, cette mesure aurait pour conséquence la disparition de nombreuses petites écoles). A l’issue du tronc commun, les élèves n’auront plus le choix qu’entre deux filières: la transition, menant aux études supérieures ; et la qualification, aboutissant à un métier. Aucun passage entre ces deux filières n’est prévu.

Ces dernières décennies ont vu l’école se calquer toujours davantage sur les attentes des entreprises. L’approche par compétences ou la certification par unité d’apprentissage étaient autant de pas dans cette direction. Ce n’est pas par hasard que le Pacte d’excellence bénéficie du soutien de tant de lobbys et d’entreprises comme McKinsey: il permet de franchir de nouvelles limites en adaptant non seulement le contenu des apprentissages aux attentes du patronat, mais aussi la structure de l’enseignement – en adoptant les pratiques managériales du privé. Non, ce Pacte n’est pas pensé pour les élèves: ils et elles en sont la proie. Elèves, parents, enseignant.e.s: si on veut le combattre, mobilisons-nous maintenant!

(*) Vox Pop, «McKinsey sur les bancs de l’école», www.youtube.com/watch?v=_9T1Hvmk-hA

Article à paraître dans La Gauche #81, mars-avril 2017.

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Classé sous :Belgique, jeunes, syndical-social

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